Vide mirabilia mundi

X I A

Texte

PHEALTHoverty
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L'oeuvre

Alors qu'autrefois, l'histoire voulait cacher ses contrées sacrées, un jour viendra où elles seront dévoilées, parce qu'elles deviendront le rêve réalisé de l'Homme, son paradis terrestre où il pourra enfin demeurer en paix en ayant trouvé à sa juste place.
Il existe une chose, une grande chose, que l’on oublie bien souvent et qui pourtant, fait s’inscrire l'histoire, qui tombe et se relève, sur ses nobles landes, terres fertiles de trésors qui ne se trouvent sur nulle autre planète. C’est là-bas que Mira et Xerxès suivent la course du soleil, de ses mille feux jusqu’aux danses sous les éclats de la lune. Il n'y a rien de plus que le fruit des arbres et les fleurs, les rochers couverts de mousses et l'air pur qui aère la vallée. Pour ces hommes-là, la Nature est le socle de la vie, comme lorsqu'elle était une fresque antique dans son cadre idyllique où les bucoliques rieurs étaient simplement heureux en son sein.
L’homme est malléable, bien plus que la rigueur qu’il s’est imposée. Il est vrai que les ouvrages du passé ont fait étalage d’un âge d’or, maintenant passé, et que sous les nuages noirs, nous nous sommes élevés. Mais ces terres ne veulent qu’ouvrir leurs bras doux et résilients, malgré toute la peine que l’homme lui a infligée.
Chaque jour, Mira et Xerxès reconnaissent la Terre comme sacrée. Car elle est la seule vraie. La Nature, dans ses dons et ces cadeaux, sait avant même que nous le sachions et se montre pour le prouver. Dans le creux d’une vallée, près d’une rivière, à l’orée d’une forêt luxuriante, les beaux jours s'ouvrent sur des plaines verdoyantes. Les bonnes odeurs des fleurs parcourent les airs et Mira se délecte des bosquets bordant les fenêtres comme des mosaïques colorées. Lorsque viennent les fraîcheurs, elles rougissent et pâlissent, comme toute l'harmonie du monde, dans son cercle parfait, le requiert. La neige peut encore tomber sur les fleurs de cerisiers, mais tout ce qui se trouve dans cette vallée est sacré et serein. Xerxès veille aussi sur celle qui nous accueille. Sensible, il sait reconnaître la douceur du bon chemin à emprunter. Alors que la vie humaine n’est qu’une poussière dans un univers qui perdure depuis des millénaires, elle avait enfin ouvert son esprit et cherché le bon chemin. Comme le don qui lui a été fait à son arrivée, lors de son départ, elle sait ce qu’elle laissera derrière elle, et, elle ne peut résolument la gâcher.
C’est un temps où le vent souffle dans les palmes du moulin. Le soleil brille sur les champs et la mer s'étend paisiblement. Depuis les fenêtres, une main pouvait se tendre et attraper une pêche juteuse et sucrée. Sur les toits courent les fouines et les écureuils alors que les chats dorment tranquillement sur les pavés. Savants et poètes se prélassent sous les arbres feuillus, à observer les agneaux en pâture, à contempler la beauté du monde. De bonnes âmes jettent des confettis de pétales et de planctons sur leur chemin, laissant quelques friandises à ses messieurs les poissons. Les frêles ficelles des cerfs-volants fendent le vent et Mira joue de sa flûte. Nulle autre oisiveté n’est plus profitable que de voir l'instant présent.
Toutes les fleurs ne fleurissent pas, mais un arbre peut fonder une forêt. Il y a une sagesse oubliée dans cette Nature, dans la considération des forces et dans la douceur et la paix qui doivent régner dans chaque cœur de ce monde. Ce n’est qu’une vie terrestre, vibrante au-delà d’elle-même, sur d’autres mortels et jusque dans un Royaume Immortel flottant au-dessus des décennies et des descendances.
Très longtemps, l'orgueil avait saisi l’esprit de l'Homme et l’avait fait oublier ce qu’il y avait de droit dans son cœur, l’empoisonnant et la repoussant. Mais une fois repenti, le pêcheur avait compris. L’ocre des plaies de la Terre, son asphalte disparaît enfin, bien que l’on eut du mal à s’en défaire. Mais, pour maintenant que sont illuminées les lanternes du ciel dans la nuit, il est temps de regarder devant soi. Le voyage a été long. Mais dire bonjour implique de savoir dire au revoir.


Le message

L’avenir devrait toujours être synonyme de bonheur et d’espoir pour quelque chose de mieux, et ce vers quoi nous nous battons pour, nous travaillons pour. Il m’était donc impossible de parler d’un avenir radieux sans impliquer l'homme dans cette entreprise. Si nous faisons les choses pour, par définition et pure logique, nous finirons par y arriver. “Mira”, en slave, exprime la paix. De son côté, Xerxès est un ancien roi grec dont le nom donne “le meneur de héros”. Ce sont les deux pôles qui prennent place dans un avenir radieux, remettant au centre de tout la considération de la Nature, sans pour autant déborder de leur place, laissant justement à la Terre celle qui lui revient. Finalement, ils sont comme deux héros pour la paix, avançant pour quelque chose de meilleur.


Le processus créatif

Il est impossible de penser à l’avenir sans penser au passé, ainsi, les idéaux des anciens m’ont confortés dans la représentation d’un potentiel 2030. Que cela soit par les "Bucoliques" de Virgile comme pour l’attrait esthétique pastoral du XVIIIe siècle, c’est un monde au plus près de l’état naturel des choses qui prime. Les grands airs, une beauté simple et pourtant bien réelle peuvent se coupler à l’aspect philosophique ainsi qu’à une réflexion sur ce qu’est la nature ; en littérature, elle est un idéal d’imitation et source d’inspiration, mais plus le temps passe, plus cela s’évanouit. Pourtant, elle devrait être au centre de tout, de la même manière qu’elle accompagne chacune de nos vies et que sans elle, nous ne serions pas. Ce n'est pas une fatalité de faire des erreurs, mais il est important de les reconnaître et d'avancer.