Cher journal,
Aujourd’hui est mon premier jour de voyage en Colombie. Le trajet fut long et j’appréhende ma rencontre avec le peuple Tikuna qui me fera voir le monde d’une nouvelle façon. J’ai pris l’avion, la voiture et navigué sur le fleuve Amazone en bateau jusqu’à Leticia, la ville la plus proche des Tikuna, dans laquelle j’ai trouvé un interprète et un guide. Ensuite, nous avons continué à pied car le village est inaccessible autrement.
Avant même d’arriver au village, des chasseurs armés de sarbacanes nous ont menacé de partir. Ils pensaient que nous venions leur vendre de l’alcool, de la drogue ou voler leur terre. Mon interprète et moi nous sommes donnés beaucoup de mal pour leur faire comprendre que j’étais une simple écrivaine qui cherchait à les connaître. J’espérais écrire un livre sur eux pour faire découvrir à mon pays ce peuple méconnu et menacé.
Après leur avoir finalement montré mes carnets de notes et le contenu de nos bagages, ils ont accepté de m’emmener dans leur village. J’ai été frappée par la simplicité de leur vie. Le village n’est composé que de hamacs et de petites maisons faites de feuilles et de branchages. Les enfants jouent et rigolent avec des jouets en bois, les femmes sont assises ensembles et tissent des paniers ou réparent des morceaux de toit en palmier.
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Cher journal,
Cela fait maintenant 20 jours que je vis parmi les Tikuna et je suis subjuguée par leur connaissance intime de la faune et de la flore. Chaque arbre, chaque fleur, chaque plante a son utilité tout comme les animaux. Il y a les plantes qui servent à manger, celles qui sont utilisées pour soigner et celles qui aident à communiquer avec les esprits. Les Tikuna ne prennent que ce dont ils ont besoin. Ce peuple est une grande famille. Ils vivent ensembles, s’entraident et se respectent. Tout comme les plantes et les animaux, chacun à sa place dans la communauté. En prenant soin de la forêt, la forêt prend soin d’eux.
« L’humanité n’est pas là pour rien. Elle est la seule espèce qui a conscience de la beauté du monde dans sa globalité. Son rôle n’est donc pas d’utiliser la nature mais de la célébrer. »
C’est une des leçons que m’a enseigné un vieux sage Tikuna. L’humanité appartient à la nature, elle a été créée par la nature alors nous ne pouvons que l’honorer. Chacune de leurs cérémonies relie la terre et l’humanité. Par exemple, les Tikuna célèbrent les saisons, l’arrivée de la pluie, une bonne chasse ou une guérison tout comme ils célèbrent l’arrivée des premières menstruations, la naissance d’un bébé, un mariage ou une mort.
Le peuple Tikuna a tout compris ! À mon tour, j’ai compris. Je vais ramener ces paroles en France, en faire un livre et les transmettre pour que tous ait la possibilité de les comprendre aussi.
J’imagine un monde, en 2030 peut-être, où nous l’aurions tous compris. Où nous vivrions en harmonie avec la nature. Où nous prendrions que ce dont nous aurions besoin. Où chaque plante et chaque animal auraient quelque chose à nous enseigner. Où nous célébrerions la beauté de la vie et de la nature.
J’espère juste être à la hauteur de leur message et des paroles que ce peuple m’a transmis. Car de mon livre naîtra peut-être un nouveau monde, une nouvelle vision.
À travers ce journal intime fictif, j’aimerais transmettre la beauté de la nature. L’humanité se croit souvent au-dessus de tout mais nous oublions vraiment que c’est grâce à la nature que nous vivons.
J’appelle tout.e.s celles et ceux qui lisent mon texte à regarder la nature non pas comme une chose mais un être vivant avec un équilibre. Si nous détruisons cette équilibre, alors la terre sera malade. Les premiers touchés seront les peuples autochtones et nous seront les prochains à en subir les conséquences. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux, sur notre lien avec la nature. Les écouter est un grand pas vers le monde de 2030.
Les communautés autochtones m’ont toujours intéressée. Je suis très admirative de ce qu’elles ont à nous apprendre. Elles sont une grande source d’inspiration pour moi.
Un jour, j’ai participé à un atelier qui s’appelle « 2030 Glorieuses » avec Julien Vidal où l’on devait expliquer aux autres participant.e.s comment nous imaginerions le monde en 2030. Avec moi, il y avait une jeune femme colombienne qui souhaitait faire connaître sa culture et les peuples qui vivent en Colombie. J’ai été touchée par son message, j’ai voulu le transmettre dans ce texte.
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