Un été en hiver, une doudoune et un short 
sous une boule à facette, la lumière un peu forte  
le reflet d’un rayon a embrasé la piste
sans se soucier des alentours depuis on danse sur air un peu triste 
 
Ricoche ce soleil de poussière jauni 
comme un phare embué sur une eau sale ternie  
où les bouées se mêlent aux mégots et bouteilles de verres 
pour maquiller la mer d’un sombre vernis  
 
Les invités comme des hommes en mer dans la nuit agitée  
dorment sur le parquet avec les briquets et les habits sales  
les cannettes et les bouteilles à la mer ingurgitées  
toutes rejetées par l’abyssal 
 
Pensez à reprendre les vestes et les sacs en plastiques  
les manteaux et les déchets échoués sur la crique  
arrêtons la musique, juste le temps d’un instant  
pour pouvoir encore entendre l'acoustique dans dix ou vingt ans
 
Le désordre qu’on ne pourra bientôt plus ranger  
s’échoue sur le rivage  
poussé par l’écume, tandis qu'ensemble l’équipage  
se réveille dans les vagues enragées 
 
Remue entre les terres une ancienne serpillère 
essorant encore les soirées d’hier 
le désordre des hommes, des invités qui s’en vont  
en pensant que disparaîtront les traces sans la mousse du savon. 
 
Le lendemain l’humain est reparti sans bruit 
à l’aube, après avoir repartis ses débris 
tout au fond de la mer où vient s’évanouir 
le verre et le plastique abandonné comme un amer souvenir.
C'est l'histoire d'une soirée un peu particulière qui tourne au drame. Les hommes incarnés par des adolescents se réveillent le lendemain d'une fête et partent sans ranger. Le message de ce texte est qu'en 2030 nous risquons de nous réveiller en constatant un peu trop tard les dégâts que nous avons causé la veille.
L'idée d'écrire ce texte m'est venu lors d'une soirée. Je baignais dans une fumée crachée par d'autres bouches et quelques déchets jonchaient le plancher. J'ai essayé d'imaginer la maison dans laquelle nous étions encore plus sale, un peu comme une gigantesque poubelle que l'on ne peut plus vider. Ensuite, j'ai imaginé que les invités de la soirée aient mis un tel désordre la veille, qu'ils ne prendraient même pas la peine de ranger le lendemain matin. Enfin, j'ai imaginé l'allégorie. A ce moment, je n'ai plus eu besoin d'imaginer quoi que ce soit.
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