Entre les murmures, l'esquisse des regards

Kavelen

Texte

PHEALTHoverty
EDUCATION
PEACE

L'oeuvre

Dans une maison spatieuse
Enfants et parents résident
Une vie bien malheureuse
Qui leur laissera des rides

Des maux ébranlent ces murs
Mais les mots ne sortent pas
Se propagent en murmure
Hors des heures de repas

Les discussions difficiles
Souvent la colère éclate
En ces pluis de faux missiles

Avalanche de reproches
Bien souvent l'enfant éclate
En sanglots dans sa caboche


(Ceci est un poème que j'écris sous la grisaille, un poème que j'écris dans ma chambre, ma mère ne le regarde pas, elle s'occupe du linge, de la vaisselle et des courses ; je fais de temps à autre ce qu'elle demande, mais nous ne sommes faits pour s'entendre, je ne pensais au linge étendre, en ces jours pluvieux de novembre, dans la grisaille moi j'écrivais ; je repeignais le ciel, pas les murs de ma chambre, dans laquelle tout était empillé, rangé de manière désordonnée, ma mère trouvait ma chambre sale, désordonnée et pensait qu'il fallait tout jeter.
Petit poème en prose quand les sonnets sont bien trop courts, quand la vie quotidienne stimule l'inspiration, quand "cohabiter" redevient invivable. Un jour le COVID était là. Les étudiants n'étaient plus que des corps vides : vides de seive, vides de sens, devant un écran. Autant dire qu'ils étaient à cran et que le soir quand leur parents leur parlaient d'un sujet épineux, ils démarraient au quart de tour.

En quatre tours de piste, en quatre tous de chambre, je ne faisais pas assez de sport, j'étais susceptible, et mes parents étaient la cible de mes montées de rage)


Le message

La vie en collectivité parent-enfant est complexe. Les parents attendent souvent beaucoup de leurs enfants, et vice-versa.


Le processus créatif

J'ai d'abord commencé par écrire la deuxième strophe quand j'ai vu les murs d'un HLM détruit sur mon lieu de travail. Je cherchais de l'inspiration en vain, jusqu'à ce jour. Mais en commençant à la deuxième strophe, je plongeais le lecteur directement dans l'intrigue. J'ai écrit à partir de la deuxième strophe, la première, qui est une sorte de cadre spatio-temporel pour mon histoire. Une fois écrite, m'est venue spontanément l'idée de partir sur un sonnet. J'ai alors écrit deux tercets pour conclure le poème, cette fois-ci en rentrant plus dans les détails d'un épisode quotidien en cohabitation, que sont les disputes. C'est en écrivant la dernière strophe que je me suis apperçu que je n'allait pas respecter la structure de rimes classique du sonnet, qui est de faire rimer le vers central du premier tercet avec le premier et dernier vers du second tercet; ce qui m'a permis de jouer sur le double-sens du verbe "éclater". J'ai alors changé "paroles" par "reproches" dans le premier vers.