Je t’ai détestée. Je t’ai adorée.
Durant de nombreuses années, tu as été ma prison, mon paradis.
Je t’ai aimée. Je t’ai haïe.
Et j’ai appris.
J’ai appris, à cohabiter avec la terre qui m’a vu naître et les histoires qu’elle porte :
Ne pas vouloir courir partout, planter ses racines nulle part.
Accepter sa terre.
Printemps, été, automne ; hiver,
Accepter ses cadeaux, ses contraintes.
L’embrasser toute entière.
Ne pas la renier, en être fière,
Car si elle blesse, elle élève.
Je l’aime car elle n’a pas de haine,
Elle est ;
Violente, apaisante,
Parent de mes espoirs, de mes errances.
Berceau de mon enfance, écrin de ma vie, tombeau de mon histoire.
Aujourd’hui, après tant d’années de conflit,
J’ai compris,
Et j’accepte ;
J’accepte toutes les facettes
De cette terre qui m’a vu naître,
J’accepte toutes les facettes
De mon être.
En symbiose,
On s’apporte des morceaux de nos angles morts.
Alors merci à ma terre,
À ses lauzes qui m’ont protégée d’être celle qui erre,
Sans repère.
Cohabiter.
Pour dire vrai, je n’avais pas trop d’idée. Puis la réponse m’a sauté aux yeux. Je suis née dans la ruralité profonde, la cohabitation principale est celle avec la Nature qui m’entoure. Moi qui pendant mes années d’adolescence en ai tant voulu à cette terre éloignée de tout, mais que j’aimais également par son côté sauvage et apaisant, j’ai finalement compris que je me devais d’accepter cette terre dans son entièreté (noirceur et luminosité : choix du noir et blanc).
Toute œuvre née d’une rencontre.
Alors j’ai arpenté la terre de ma naissance, avec mes proches, prenant conscience que c’est cet environnement qui a sculpté nos êtres, nos caractères et ceux de nos ancêtres.
Cela explique la composition de l’image : un être au milieu de son environnement primaire qui s’élance et à le regard fixé vers une ruine -représente les histoires de ses ancêtres- et un arbre -représente la nature- qui tombent dans l’oubli mais qui sont ses piliers pour construire son futur.
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