Dans sa posture de spectateur, le bruant des neiges joue pour une fois au touriste de son habitat. Par là, il nous renvoie à notre propre attitude, celle de se placer à l'ecart du monde vivant, si ce n'est au dessus, et d'assister aux conséquences de cette déconnexion.
Pour préserver la biodiversité et les ressources de notre planète, il devient nécessaire et urgent de comprendre qu'au même titre que l'ours, le vautour ou que ce bruant des neiges, nous faisons partie d'un réseau écologique interdépendant. Plus qu'un simple décors de randonnée décrit par une pancarte. Replaçons-nous sur la scène, aux côtés des autres comédiens, et apprenons à mieux connaître leur rôle. Retournons l'icerberg de ce que nous pensons savoir : connaître pour comprendre, comprendre pour mieux cohabiter. Car cette cohabitation est là : nous partageons déjà notre habitat avec d'autres. Ne laissons pas cet oiseau assister impuissant à la fonte de son foyer et rendons la cohabitation possible pour tous.
J'ai pris ce cliché lors d'un voyage en Islande. En pleine observation du lac glaciaire qui se trouvait devant moi, je remarque soudain un bruant des neiges sur la pancarte explicative du site. D'abord dans l'idée de capturer un peu de la faune locale, ce n'est qu'en triant mes clichés que l'aspect poétique de la scène retient mon attention.
Au moment de rassembler à une sélection pour le concours, je retrouve dans cette image des éléments qui rassemble ma réflexion autour de la notion de cohabitation entre homme et reste du vivant. La pancarte incarne la partie anthropique, le bruant les espéces animales et les icebergs l'ensemble fragile du monde vivant. Originellement en paysage, j'ai recadré la photo pour mettre en valeur la position et la posture de l'oiseau. J'ai ensuite retravaillé les couleurs en désaturant le bleu de la pancarte et en intensifiant celui des icebergs, dans une tentative de diminuer la place de la partie d'origine humaine et d'en rendre au reste.
Partager sur les réseaux sociaux