Candle ice - la neige qui fond -
Ici, en Suède,
Je cohabite avec la neige,
Les jouées gelées par le froid,
Bercée par le craquement de mes pas,
Dans la forêt de Bergshamra.
Le blanc recouvre les sons et laisse entrer le silence.
Peinture marquant les empreintes des pattes des biches
Libres
Et effrayées par les voix des hommes.
Ce matin, la neige est dure et solide.
Ses étoiles glacées brillent
Sous les rayons du soleil si sec,
Réfléchissant sur son épais manteau blanc.
Le thermomètre indique quatre degrés,
Elle n’est pas absorbée.
La puissance du soleil lui laisse le temps
De disparaitre par sublimation,
De forme solide à gaz flottant.
Il est cinq heures.
It is five o’clock.
Klockan är fem.
Les chaudes gouttes de pluie
Surgissent en petites bombes,
Ruissellement violent,
Transperçant le cœur des flocons.
S’en suit le vent invisible,
Qui balaye la dernière couche protectrice.
La neige liquide est nue et sale
Remplie des poussières de la ville.
On l’appelle candle ice
Cette neige qui fond
Et coule sur le bêton.
Demain, elle aura disparu.
Je me retrouverai seule,
Dans le brouillard des rues.
Espoir du lointain,
Dans l’air nocturne,
J’entends le bruissement des pins.
La forêt humide,
A conservé intacte la masse blanche,
Endormie,
Sous son matelas d’humus.
Quand,
Laissera-t-elle respirer
Les jeunes pousses ?
Eclairée par la bougie de la nuit,
Glissant sur le verglas du retour,
Devant moi
Cohabitent
La beauté de la gadoue
Et la résilience de la nature.
La beauté éphémère et la fragilité des éléments naturels qui nous entourent. La cohabitation entre les constructions humaines et les saisons, le temps, que l’on ne peut pas maitriser. J’ai voulu insister dans mon dernier paragraphe sur la résilience des écosystèmes.
L’idée m’est venue dans un atelier artistique en anglais intitulé « stories of ice ». J’ai eu besoin de différents sons pour me concentrer alors j’ai écouté une vidéo sur la glace qui craque dans les lacs gelés. Les échos effrayants m’ont aidé à trouver de l’inspiration.
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