Je me refuse à rêver.
Je me refuse à incarner une pièce de puzzle positionnée au hasard dans un système de surconsommation. Un système d’inégalités. Un système de dépendance. Un système de violence.
Je me refuse à participer à un massacre de masse. Même indirect. Qu’il soit environnemental, humain, animal ou matériel.
Je me refuse à consommer des biens qui profitent aux plus riches au détriment des plus pauvres.
Je me refuse à travailler pour produire, à travailler pour consommer, à travailler pour travailler.
Je me refuse à beaucoup, beaucoup d’activités et de loisirs. Je me refuse à vivre une de mes plus grandes passions.
Voyager ? J’en rêverais. Découvrir le monde, ses cultures, ses paysages, sa beauté unique et transcendante.
Et pourtant, je NE DOIS PAS prendre l’avion.
Je me refuse à buter un peu plus la biodiversité de notre planète chaque jour. Car c’est comme si je lui dérobais un peu plus de ses ressources. Un peu plus de sa vie. Cette biodiversité complexe, magnifique qui abrite des espèces vivantes, animales végétales, et la nôtre. L’espèce humaine.
Je me refuse donc à l’assassiner cette Terre. Pour les futures générations. Pour le vivant.
Et, ce rien que pour moi. Rien que pour ma personne. Rien que pour mes désirs et exigences.
Et les autres alors ? Ceux qui n’ont aucun moyen. Ceux qu’on oublie souvent. Ceux qu’on entend parfois. Ceux qu’on ne voit jamais. ILS EXISTENT eux aussi.
Ils sont petits, insignifiants, impuissants.
Tout autant que nous.
Et pourtant, j’accepte malgré moi d’être une pièce de puzzle au sein d’un système monstrueux et abominable.
Certes, une pièce de puzzle un peu abîmée, mais toujours fonctionnelle.
Je le déteste ce puzzle, ce système, ce monde !
Et pourtant, je fais partie du système. Je n’ai pas le choix.
Tout simplement parce que je veux vivre.
Je le déteste ce monde autant que je l’aime …
Je me refuse à rêver.
Et pourtant, je rêve.
Je rêve d’un monde merveilleux, doux, chaleureux, calme, joyeux, simple. En paix.
Je rêve d’un monde où l’argent n’existe pas, où les querelles sont réglées à base de bienveillance et d’ouverture d’esprit.
Je rêve d’un monde où chacun d’entre nous, où chaque individu se sentirait aimé, écouté, compris et respecté à sa juste valeur.
Tout être vivant confondu.
Je rêve d’un monde où chacun aurait sa place, où chacun pourrait partager librement ses passions, ses rêves, ses envies. Sans jugement.
Je rêve d’un monde où chacun pourrait exprimer ses émotions.
Un monde où une palette de gris, rose, jaune, rouge exploseraient dans nos cœurs et celui des autres.
Je rêve d’un monde sans tabou. Un monde sans artifices. Un monde sans rien. Un monde avec tout. Un monde avec toi, moi et les autres. Un monde où nous nous tenons la main côte à côte.
Je rêve d’un monde qui n’existe qu’à moitié. Et qui n’existera jamais.
Je rêve, un point c’est tout.
C’est tout ?
Et pourtant, point par point, le temps avance.
Lentement, sûrement, assurément, pas du tout.
Je ne sais pas, je ne sais plus.
Et pourtant, si les rêves et l’espoir n’existeraient pas, comment pourrions-nous vivre ? Comment pourrions-nous nous lever le matin ?
Doit-on continuer à rêver même lorsqu’il n’y a plus d’espoir ?
Qu’est-ce qui anime l’espoir ?
L’amour, la vie, les rencontres humaines, les belles actions, de simples sourires échangés entre inconnus, l’envie de grandir, de vivre, de partager.
Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Tant qu’il y a de l’amour, il y a de la vie.
Rêvons, un point c’est tout.
Je souhaite faire passer un message d’espoir pour toutes les personnes qui ressentent du désespoir et de l’éco anxiété face aux incompréhensions de ce monde.
Divers messages :
D’abord, le fait que le réchauffement climatique nous restreint à vivre et que c’est douloureux car on a la sensation de ne pas faire assez. On se sent impuissant, face aux vices de ce monde, aux inégalités, aux guerres, … Mais on veut vivre, alors on s’autorise des choses en essayant de ne pas culpabiliser.
Ensuite, la deuxième partie fait référence à des rêves qui semblent utopiques.
Enfin, la dernière partie ramène un message d’espoir. Car nous en avons tous besoin.
C’est un message à la fois militant, ambitieux et simple. Tant que l’amour existe il y aura toujours de la vie et de l’espoir. C’est un texte cyclique, c’est-à-dire que nous pouvons tous vivre des moments différents de ces parties. Parfois nous nous sentons désespérés, et d’autres nous sommes au meilleur de notre forme.
Cette œuvre rassemble mes réflexions sur différentes périodes de temps.
Parfois, lorsque mes émotions sont intenses, inaccessibles et que je n’arrive pas les exprimer ou les comprendre je ressens le besoin d’écrire ce qui me chagrine, ce qui me fait rêver, ce qui me fait peur. Cela m’aide le temps d’un instant à gérer mon éco anxiété.
C’est en assistant à un atelier d’écriture avec Etienne de Semer en territoire que j’ai eu l’idée de mixer mes textes entre eux. Et j’ai fini par peaufiner mon écrit avec un message d’espoir à la fin qui m’a semblé évident et beau car c’est l’amour de la vie et des autres qui nous permet de vivre pleinement.
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