Dans mon assiette, des légumes, des féculents, des protéines, des vitamines, tout ce dont j’ai besoin pour vivre. Face à moi, une chèvre, mangeant son foin, ne demandant rien si ce n’est d’avoir le droit d’exister.
L’un des piliers majeurs du développement durable est sans conteste l’alimentation. En tant que société occidentale, nous avons la chance d’avoir la possibilité (plus ou moins grande selon les foyers) de choisir ce que l’on intègre ou non à notre alimentation, d’avoir la main sur ce que l’on souhaite (a)voir dans notre assiette. Dans cette optique, l’idée d’évoquer le végétarisme a été pour moi une évidence. En effet, l’un des gestes les plus impactants que nous puissions adopter pour réduire notre empreinte carbone, c’est de réduire drastiquement notre consommation de chair animale - devenir végétarien permet par exemple de réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre.
Étant dans une ferme biologique en Irlande, je côtoie quotidiennement une trentaine d’adorables chèvres qui vivent librement. Aujourd’hui, ces chèvres sont à la “retraite”, choyées et libres. Le fait que l’on s’occupe d’elles malgré leur âge plus avancé équivaut pour moi à une forme de reconnaissance pour ce qu’elles ont apporté à l’agricultrice et aux consommateurs.
Au-delà de l’aspect écologique j’ai donc souhaité, par la mise en scène, en intégrant l’une des chèvres à la photographie, les mettre sur un pied d’égalité avec notre espèce. Il aurait pu s’agir de n’importe quel animal d’élevage. En positionnant la chèvre en face de moi, en miroir, j’ai voulu contrecarrer la vision spéciste systémique que l'on exerce envers les espèces animales. Qui suis-je pour décider qu’un animal m’est forcément inférieur ?
Le but de ma démarche est simplement de faire se questionner tout un chacun sur sa façon de considérer le monde du vivant, et de lui suggérer de reconsidérer sa place dans celui-ci.
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