Laisse moi rêver d’un monde plus juste

Laëtitia

Texte

EDUCATION
EQUALITY
INEQUALITY
PEACE

L'oeuvre

J'ai décidé d’arrêter de fuir mais pourtant, parfois je ne rêve que de ça. Quand le monde est trop injuste, trop violent, trop moche, trop décevant ; je crève d'envie de fuir, alors je rêve et j’invente un ailleurs qui n'existe pas. Je rêve d'un monde parfait, d’une autre réalité, d'un “autre part” où tout serait différent. Je rêve d’un “ailleurs”, d’un “autrement”. Et j’en fais mon refuge, temporairement.

Un jour je rêve de ce monde meilleur, de cette utopie en couleurs,
L’autre je crie, je pleure, noyée dans l’injustice et la douleur.

Mes lignes sont trop noires pour ce concours,
mais les enjeux trop graves pour ne pas appeler au secours.


Ce qu’ils veulent c’est nous voir rêver,
alors je lutte pour mettre cette négativité de côté,
d’un coup de crayon je chasse la peur, l’angoisse et l’anxiété,
je disperse ce nuage noir de fumée qui était sur le point de m’éttouffer.

Alors je rêve. Je rêve d’un ailleurs, d’un “autrement”. Et j’en fais mon refuge, temporairement.


Je rêve d’un monde aussi doux que mon chaï latte, dans lequel “avenir” ne rime plus avec “anxiété”.

Je rêve d’un monde où l’amour gagne toujours sur la violence, un monde où je peux tenir ta main sans méfiance.
Je rêve d’un monde qui cesse de reproduire les erreurs d’un passé colonial, nous garantit une véritable paix sociale. Un monde sans frontières, sans passeports, sans guerres et sans remords.


Je rêve d’une justice qui n’a de juste pas seulement le nom, qui protège les victimes, prend en charge les auteurs et fait le choix de la réparation.

Je rêve d’un monde qui ne vole pas l’innocence aux enfants, un monde qui les protège inconditionnellement. Un monde qui leur assure un accès à l’éducation et abandonne les punitions.

Je rêve d’un monde où les médias disent toujours la vérité, nous nourrissent d’infos sensées et ne disent plus d'absurdités. Un monde où chaque réveil vient avec son lot de bonnes nouvelles, nous assurant une sérénité éternelle.

Je rêve d’un monde qui protège ses forêts et ses océans, un monde qui ne laissera disparaître ni ses abeilles, ni ses orangs-outans. Un monde où nous incarnons tout.es la nature qui se défend.

Je rêve d’un monde où je saurai mes sœurs toujours en sécurité. Je rêve de liberté, et pas seulement pour moi, je ne serai pas libre tant que tout le monde ne le sera pas.

Je rêve d’un monde où les hirondelles chantent pour annoncer le printemps. Un monde où résonnent les éclats de rire des enfants.


Je rêve d’un monde chaque jour un peu plus juste, chaque jour un peu moins violent. Un monde qui n’a rien à envier à celui d’avant.
Je rêve d’un ailleurs, d’un “autrement”. Et j’en fais mon refuge, temporairement.

Je rêve d’un monde. Je rêve d’un ailleurs, un ailleurs qui n’existe pas; mais chaque jour je m’accrocherai à ce rêve, jusqu’à ce que cet ailleurs se tienne là devant moi.


Le message

Je ne supporte pas l’injustice et ça se manifeste parfois par une profonde douleur, un sentiment d’impuissance, une terrible colère mais c’est aussi et surtout un puissant moteur nourri d’espoir qui me donne la force chaque matin de semer des petites graines et de veiller à tendre chaque jour vers un monde plus juste. Je veux montrer que derrière la laideur de la violence il y a un monde plus doux, plus juste et qu’il est accessible, qu’on a le pouvoir de faire de cette utopie notre réalité. À travers ces quelques lignes je t’embarque avec moi dans ce voyage, cette quête vers un monde plus juste.


Le processus créatif

Ce texte est né d’un processus créatif assez long, j’avais naturellement écrit quelques lignes en répondant à une question plutôt vaste qui est la suivante “si tu pouvais fuir, où irais-tu?”, de ces quelques lignes est né un texte à la découverte du sujet “rêver le monde de demain” et à évoluer au fil des ateliers et rencontres proposés. Et avant et surtout il reflète les luttes et les victoires qui font mon quotidien. Je m’intéresse et me forme aux alternatives au système carcérale, chaque jour je suis témoin de violences, mais chaque jour j’assiste à des scènes de solidarité, d’amour, de partage qui me permettent de nourrir cet espoir d’un monde meilleur et de protéger la petite flamme qui brûle en chacun.e de nous.