2050…

Je t'écris depuis 2050...

Vos prévisions étaient un enfer : les températures devaient augmenter, la sécheresse se généraliser. La montée des eaux devait déplacer les populations, entraînant avec elle, crises humanitaires et tensions. Le combat d'ego des géants ne devait cesser. La Chine gagnait sur tous les fronts. Les gérants russes continuaient d'aveugler leur nation. l'Europe se fracturait dans une montée du nationalisme et de l'égoïsme, encourageant une augmentation certes, du patriotisme mais surtout une hausse de l'individualisme. Immonde futur, où la politique serait le seul arbitre de nos libertés, réduisant nos choix à des illusions contrôlées, surveillées. L'art devait disparaître, laissant derrière lui un monde rempli d'idées mais, par l'intelligence artificielle, générées. Le monde serait rempli d'intellectuels mais sans artistes. Ce monde injuste serait censuré par des politiques.

Mais ne t'en fais pas, il y a encore de l'espoir. Le numérique devient un outils, sans rester indispensable. Il ouvre sur le monde et les gens qui nous entourent. Nous avons appris à nous plaire avant de vouloir plaire aux autres. Les villes cessent leur course vers la dénaturalisation, et les campagnes gagnent en vitesse dans celle de l'accès à la culture. Dans le monde de demain, il est plus sage de regarder au loin, mais en sachant tirer des enseignements du passé. Marqués par les civilisations anciennes et leurs échecs, tous les secrets nécessaires à notre sûreté ont été retrouvés dans les bibliothèques. Nos politiques ont trouvé dans le système les clés destinées aux serrures des écoles où sont les professeurs enfermés.
Cette société est pleine d'illusions mais pas malsaine. Elle est remplie de rêves et de charmants moments que tout poète sème.

Louis MUSY