Le sable entre les orteils. Le maillot trop petit et plein de sel. L’air sous les pieds nus. La peau qui brûle. Les chapeaux délavés par les rayons du soleil. Les parasols qui s’envolent. Les cuisses qui grattent et la peau qui pèle. Les cheveux qui collent et les yeux qui piquent. Les châteaux engloutis par les vagues. L’eau à deux pas des maisons. Elle monte à cause des larmes des poissons. Le vent qui soulève la plage sur les visages. La fumée des forêts. La lumière des fêtes foraines, la trajectoire des canadairs. Les enfants qui courent, les enfants qui crient. La serviette enfouie. Les méduses échouées. Les plaies des coquillages écrasés. La marée chatouillant les pieds de ceux qui savent encore jouer. Ils sont incendiaires, ces étés. Comme ces remarques aux journaux télévisés. Et cet incessant manque d’humanité. Nos corps contaminés ne se connaissent plus. Le lait se renverse. Le cri des adultes. Ceux qui ne savent plus rire. Mais qui te disent de sourire. Ceux qui préfèrent faire semblant. Mais mon sourire est absent car apparemment il n’y a plus de place pour les oiseaux et leur chant.
Il en dit des choses, le paysage.
Je vois cet enfant offrir une fleur en plastique à sa maman. “Parce que le plastique ça meurt jamais”. Alors je m’autorise à rêver. Je plonge dans l’eau douce de mon imagination. Un monde qui brûlera sous le poids de l'émotion. Pas sous celui des patrons et des exploitations. Un monde où six continents nous suffiront. Un monde où l’on s'aimera. Un monde où l’amour sera au cœur de toutes les discussions. Où l’on en mangera dans les maisons, à la télévision et dans toutes ces émissions.
Alors ce soir j’irai signer cette pétition. Je me renseignerai sur cette association et j’écrirai un texte que je partagerai peut-être.
Je me suis levée. Un pied dans le sable et l’autre en l’air. Nous tiendrons le coup mais nous ne les donnerons pas. C’est peut-être pas ce texte qui te sauvera ma terre. Mais pour tous ces gens-là,
Ceux qui perdent temps et tant d’argent pour le pouvoir,
Nous serons les étendards, gens qui continuent d’y croire.
Demain les fleurs mourront, parce qu’elles seront en vie.
Le message que j'ai essayé de faire passer est avant tout un message d'espoir en demain malgré les actualités qui peuvent devenir des sources d'angoisses et de défaitisme. J'ai souhaité d'abord montrer comment les détails de notre quotidien reflètent ces crises mondiales que nous subissont, dont le dérèglement climatique. Ensuite, montrer qu'on peut croire en un monde avec plus d'humanité. Croire que cette humanité et cette solidarité pourraient faire partie de la solution. Croire que nos engagements au quotidien et nos voix comptent. Continuer à croire que nos mots ont de la force et que tant qu'il y aura des personnes pour nous lire alors nos efforts ne seront pas vains.
Pour réaliser ce texte, je suis partie de photos de mon enfance. Je me revoyais petite jouer sur la plage et je me suis demandée à quel moment mon regard sur le paysage avait-il changé. A quel moment la prise de conscience avait-elle eu lieu. J'ai donc choisi une image de la petite fille que j'étais. J'ai commencé à écrire tout en essayant de retranscrire les sensations et les émotions, les choses qui dérangent et puis les détails que l'on remarque lorsque l'on grandit. Comment les détails de notre quotidien reflètent cette crise mondiale qu'est le changement climatique (entre autres). J'apprécie écrire en faisant des phrases courtes, j'aime beaucoup la poésie, jouer sur les mots parfois et faire des rimes.
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