2030, des scientifiques font une découverte étonnante : le cœur des Hommes est lié au réchauffement climatique. C’est-à-dire que, lorsque la planète se porte bien, rien à signaler, les Hommes vivent normalement. Mais plus elle va mal, plus le corps des Hommes se détériore et leur espérance de vie baisse.
Les semaines qui ont suivi cette annonce, le monde entier, ou presque, n’a rien changé. Comme si la Terre ne lui avait jamais envoyé d’ultimatum. Comme un déni de faiblesse.
Mais au bout de quelques mois, et quelques avalanches incontrôlées, des rivières asséchées et des canicules imprévues aux quatre coins du monde, des manifestations ont commencé à éclater un peu partout.
Et surtout, les premiers coeurs ont lâché… par millions. Chacun des 8 milliards de coeur est toûché, indépendamment de la situation géographique de son porteur, son âge, son sexe, sa couleur de peau, ou sa richesse.
Cette fois-ci, tout a changé. Du jour au lendemain, plus rien n’avait d’importance.
Le travail, l’argent, les frontières, rien. Rien n’était plus important que le bien-être de cette terre. Ou plutôt, rien n’était plus important que leur petits cœurs atrophiés.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, tout le monde a arrêté ce qu’il faisait pour mettre son savoir-faire au service de la Terre.
Les politiques lancent des appels conjoints à l’arrêt total des activités.
Jamais un accord n’avait fait consensus et jamais un accord mondial n’avait été signé aussi rapidement.
Les religieux appellent à la paix et tout le monde, athées ou croyants d’une autre religion se rejoignent dans les temples pour des prières communes.
Les artistes de tout type ne créent plus que pour faire inciter à l’action.
Les soignants travaillent une nouvelle fois à débordement. D’ailleurs, les usines et bureaux sont transformés en hôpitaux géants.
Les scientifiques divisés en deux : ceux qui cherchent ardemment comment soulager ces cœurs et ceux qui mettent leur savoir au service de la planète.
Complètement désorientés, les agriculteurs libèrent leurs bêtes et ne cultivent plus rien. Laissant d’autres choix aux populations de se rabattre sur leurs dernières conserves et surgelés avant qu’ils n’aillent par millions se servir dans les rayons des supermarchés. Les enseignants “dirigent” les enfants. Ensemble, ils ramassent les déchets.
Les sportifs et les soldats réparent les dégâts causés par les catastrophes naturelles.
Les forces de l’ordre, soutenues par la majorité, arrêtent les réfractaires qui utilisent les voitures, bus, motos… même les vélos électriques restaient au garage.
Les artisans n’osent plus toucher leur matière première.
Les commerçants sont au chômage, sans aucun client. Seules les pharmacies sont en rupture de stock.
En bref, presque tout le monde n’a rien d’autre à faire que de réfléchir à comment n’avoir aucun impact. Ce qui, finalement, arrive assez rapidement, une fois que chacun arrête son activité respective, ramasse les déchets éparpillés “par mégarde” dans la nature, n’utilise plus de véhicules à moteur, s’éclaire à la bougie, chauffe et se chauffe au feu avec toutes leurs bûches entassées dans un garage depuis 20 ans, n’utilise plus d’appareils électriques, et ne se lave qu’une fois de temps en temps dans les rivières ou avec de l’eau de pluie.
Plus rien n’est créé, pas même de l’énergie.
Et surtout, chaque moment est vécu comme si c’était le dernier, attendant qu’un tsunami ou un tremblement de terre n’ait lieu quelque part à des milliers de kilomètres…
Pour une fois, le ciel se sent regardé, le soleil ne fait plus mal au yeux et l’on ne craint plus la pluie.
Après quelques semaines d’inactivité, certains habitants sont pris d’une panique d’impuissance et cherchent à accélérer comme ils peuvent leurs “dés-impact”. Ce qui passe par des fils électriques arrachés, du goudron déterré et des déchets, objets et véhicules brûlés.
Pour la première fois de l’histoire de l’Humanité, l’Homme remplit les devoirs que son évolution lui impose.
Reste à savoir combien de temps cela va-t-il durer…
Puisque rien n'a l'air assez puissant pour faire bouger massivement les choses, j'ai fais le choix d'inclure encore plus directement qu'il ne l'est déjà notre pronostique vital à tous dans notre course contre le temps.
À partir de ce constat, l'idée était de pousser les changements à opérer à leur paroxysme pour que chacun puisse se dire "ok, si j'opère l'un de ces changements, ou si je réduis ne serait-ce qu'une seule de mes consommations, ça sera déjà une avancée".
La création est fictive et donc davantage un ultimatum pour nous provoquer un futur plus viable, plus qu'une projection de notre réalité en 2030 ou après.
J'ai réuni toutes mes idées sur les sujets liés au concours avant d'hésiter sur le format (poésié, fiction, ou tirer les fils d'une idée plus réaliste).
Mais j'ai eu une sorte de coup de coeur pour cette idée originale qui est de lier ce qu'il y a de plus important pour l'Homme (son coeur) à la Terre.
Je sais que c'est un risque pris car le monde ne changera jamais à ce point mais je l'assume car selon moi nous devons porter un impact maximum afin d'essayer de sensibiliser au minimum, puisque rien n'a l'air d'emporter massivement les foules.
Partager sur les réseaux sociaux