De belles choses ont été créées à cette occasion et on s'est dit que c'était dommage de ne pas les partager.
Texte 1 : la force d'une génération
Les jeunesses sont l'avenir disent-ils ! Ils résoudront, réfléchiront à un monde meilleur, le futur c'est eux. Voilà un discours trop commun, mais c'est flippant !
C'est un poids imposé aux jeunes qui ne sont pas tous égaux face à la prise de responsabilité.
On nous rappelle toujours que c'est à nous d'agir alors que ce n'est pas nous qui sommes responsables. Ils sont nos juges et nos bourreaux, à épier tous nos faits et gestes. On ne "devrait pas trop être comme ça", on n'est pas "assez" ceci, mais eux restent là sans bouger.
Ma génération elle est belle, dans sa complexité, elle est plus vivante que jamais. Elle n'hésite pas à brandir les drapeaux de celleux qui ne peuvent pas. Elle parle fort pour dire des choses justes. Elle ne fait pas semblant de ses erreurs.
Mais on ne peut pas tout résoudre toustes seul⸱es. C'est trop facile ça : "hop ! Voilà nos conneries, on a tout cassé, y compris vos santés mentales depuis des générations, à vous de tout réparer, allez bisous !" Non ! C'est mort ! Laissez-nous rêver, laissez-nous flemmarder, nous amuser, exister ! Nous aussi on en a le droit.
Un droit inaliénable à décider de notre avenir, à ne plus accepter les règles mortifères des puissants libéraux-autoritaires qui jettent nos sociétés en pâture par désir dévorant de puissance. Camus disait quelque chose du genre "Le véritable amour envers l'avenir, c'est de tout donner au présent".
Et bien sachez qu'à présent nous n'en passerons plus par les gouvernements et les grandes entreprises, nous ne demanderons pas à ceux qui causent le problème d'être la putain de solution.
La solution, c'est nous, réfractaires à vos pulsions, amoureux de nos envies conviviales.
Texte 2 : et si on testait de nouveaux métiers à la place du service militaire ?
"Vendredi, c'est tournante" peut-on lire sur l'écrito de la nouvelle banque à métier rue de la Butte rouge en bas de chez moi. Il est 8h25 et comme tous les vendredis, je me rends découvrir mon métier de la journée. C'est un système neuf que le gouvernement élu il y a 7 mois a décidé de mettre en œuvre en lieu et place du service militaire, pensant que pour faire corps, expérimenter les métiers des autres a plus d'intérêt que d'apprendre à se battre.
Aujourd'hui, je découvre le métier de secouriste. Comme je suis en section scientifique, j'ai déjà quelques notions sur le corps humain. C'est un métier important, celui de secouriste, il permet de sauver des vies. Aujourd'hui, ce métier est désormais en train de travailler en corrélation avec les médecins pour que les maladies naturelles soient plus rares et les corps humains plus résistants aux maladies. C'est vrai je suis ravie de découvrir ce métier là parce que la semaine dernière j'ai passé la pire journée de toute ma vie en contrôle fiscal.
A la base, le contrôle fiscal, comme les autres métiers punitifs, avait été à l'agenda de la Grande Réforme du Travail : suppression rejetée par un bastion d'irréductibles dinosaures politiques persuadés que tout le monde fraudait autant qu'eux. Naviguant à l'aveugle parmi les tableaux et les règlementations, j'avais fini par sérieusement boire la tasse.
"Vendredi, c'est tournante".
Texte 3 : PCR aka Petit Chaperon Rouge en activiste
Loup : Hey petite, tu es perdue ? Hey, bonnet rouge, c'est à toi que je parle !
Chaperon : Ma grand-mère m'a dit de ne pas parler aux inconnus.
Loup : Quoi ? Je te fais peur ?
Chaperon : Et comment veux-tu que ce ne soit pas le cas ? Tu ne sais pas le nombre de gars relous que j'ai eux à éviter. Ce n'est pas comme ça qu'on nous aborde.
Loup : Ce n'est pas ma faute...
Avant que le loup ne finisse sa phrase, le Chaperon l'assomma avec une branche et tourna les talons nonchalamment. Il n'était pas du tout perdu et n'avait pas de temps à perdre à écouter un vieux loup se plaindre. Une mission très important lui avait été donné.
La semaine précédente, le Conseil des Chaperons l'avait élu, elle, Petit Chaperon Rouge (PCR), pour saboter l'usine de beurre du port de Saint-Nazaire. Le sentier était long, mais ne pouvait pas prendre le risque de voyager en train : les autorités l'auraient reconnue.
Elle s'était longuement préparée, avait répété 100 fois l'opération dans sa tête et même réalisé des essais grandeur nature dans le jardin de sa Mère-Grand : les fameux tests PCR.
Cette fois, ç'en serait fini du lobby laitier : la loi ne tolérerait plus l'exploitation animale.
Retrouvez des exercices d'écriture proposés par Christy Simon dans cet article.
A propos du collectif Le Bruit Qui Court
Le Bruit Qui Court est une communauté de 150 artivistes - activistes et artistes engagé⸱e⸱s - ayant la conviction qu’il n’est pas de changement profond qui ne se fasse sans imaginaires nouveaux et sans gagner la “bataille culturelle”. Leur intention est de faire jaillir, par l’expérience artistique, un engagement profond à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux actuels.
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